Le MPF a vu le jour en Suisse romande en pleine période de tourmente, en 1942

Si la Suisse n’a pas connu le terrible sort de ses voisins, elle en a quand même subi les conséquences sociales et économiques : placement d’enfants étrangers, difficultés de ravitaillement, hausse du coût de la vie, logements chers, sans confort et précaires …

Face à cette situation qui a touché de plein fouet les familles, des parents majoritairement ouvriers et issus de milieux populaires ont lancé des actions pour améliorer leur existence. Beaucoup d’actions ont été menés à travers tout le pays. Il s’agissait, par exemple, de services d’achat en commun, de machines à laver le linge et d’appareils ménagers collectifs, de grèves de la viande, de pétitions pour augmenter les allocations familiales, de luttes contre les démolitions d’immeubles.

L’assurance maladie figurait déjà parmi les revendications ainsi que la protection des consommateurs et des locataires. Si la mise en place d’actions de terrain a permis aux membres du MPF d’influer sur leur vie quotidienne, elles leur ont aussi permis de se former. En effet, les personnes qui se sont mobilisées n’ont souvent pas eu la possibilité de faire des études. C’est donc au contact des autres et en participant au mouvement qu’elles se sont formées, se sont prises en charge et sont devenues actrices de leur propre avenir.

La question du logement a été un combat de tous les instants, avec des batailles et des mobilisations contre l’expulsion des locataires. L’idée de la construction d’un immeuble fut même lancée à Genève, puis abandonnée en raison des difficultés financières d’un tel projet. Le maintien du contrôle des loyers par l’Etat a fait l’actualité à plusieurs reprises dans les années 50-60 et une initiative fédérale, lancée par le MPF, pour le droit au logement a été déposée en 1967, suivie d’une campagne massive. Une grande manifestation a eu lieu à Berne en 1969 afin d’obtenir que les mesures de protection soient maintenues et que l’initiative populaire soit soumise au peuple en 1970.

Si le oui ne l’a pas emporté lors du scrutin (il ne manquait que 1,8% de oui), la grande mobilisation a créé un vaste courant unitaire et a permis le développement d’associations de locataires fortes qui le sont encore aujourd’hui. Une autre initiative pour la protection des locataires sera encore lancée en 1973, puis à nouveau refusée en votation en 1977.

Durant toutes ces années, le MPF a été un acteur important de la politique du logement, en particulier à Genève, où il a œuvré comme cheville ouvrière du Rassemblement pour une politique sociale du logement, dont il est d’ailleurs toujours membre. Aujourd’hui, face à la pénurie de logements abordables, les coopérateurs de MPF-Loge se souviennent qu’ils peuvent faire avancer des projets collectivement et partager, au quotidien, les valeurs qui les unissent.

Site internet du MPF : www.mpf-ch.org